Bouc Bel Air 4 Mars 2018, 5 mois après être arrivé dans le sud de la France, je reprend la compétition apnée piscine.
Compétition importante pour plusieurs raisons :
- La méthode de mon coach est de limiter les performances et je n’en ai pas fait depuis Mai 2017
- J’ai chamboulé 100% de ma structure d’entraînement depuis l’an passé
- Je travaille toujours en mode sniper, et donc chaque performance a un but et un objectif précis
Retour sur mon arrivée à Aix en Provence et cette performance de 140m.
Changement d’environnement
Je suis installé à Aix-en-Provence depuis octobre 2017. La reconversion professionnelle en cours, je multiplie les rencontres et les opportunités.
J’ai le plaisir de nager au PPA (club de plongée et d’apnée de Aix en Provence) et au PAN (Pays d’Aix Natation, dans la section de nage avec palmes au sein de la ligne compétition).
Mon objectif : avoir une belle ondulation et me faire plaisir en apnée.
Cet objectif n’est pas des moindres, et mon coach, Oleg, ses nageurs et nageuses ont fort à faire avec mon dos tout verrouillé, mais ça bosse.
Côté apnée, une ligne d’eau compétition se monte petit à petit au PPA et une belle synergie prend forme entre les athlètes.
Bref, je suis dans un cercle vertueux et dimanche 4 mars à Bouc bel Air il fallait prouver que ce cercle vertueux fonctionne.
Bienvenue à Bouc Bel Air
Et voilà c’est la reprise de la compétition. Une seule performance par journée, voilà ce qui m’excite le plus. Cela me permet de me donner à fond et de concentrer mon attention sur une seule tache. Aujourd’hui l’idée sera d’aller chercher une qualification en DNF (brasse) aux Frances tout en laissant place à l’énergie du jour pour voir ce qui peut se passer.
Je reviens tout juste du premier stage que j’organisais avec ma structure apnée pro MANTA’L Freediving aux Philippines chez Thibault Guignés. 5 jours pour se recaler, tant au niveau biologique qu’au niveau température.
Je me présente en représentant mon club d’apnée le PPA avec deux autres apnéistes de la ligne compétition : Etienne et Bruno.
Matinée positive
La matinée est très positive car étant inscrit au dynamique sans palmes uniquement, j’ai pu coacher mes 2 comparses en statique. 2 belles performances validées, qui mettent l’équipe dans un état d’esprit bienveillant ! De plus je recroise plusieurs têtes connues que je n’ai pas vu depuis un moment, que du bonheur.
Après midi : construction de ma bulle
J’ai beaucoup parlé de ma bulle dans les articles précédents et encore une fois , sa solidité a été à l’origine du succès de cette journée. Après avoir récupéré ma masseuse Zoée, j’entame la construction de celle-ci.
- Massage
- Visualisation
- Apnées à sec
- Sophrologie
- Musique
Tout un rituel millimétré qui fonctionne bien. Il me permet encore une fois d’oublier les jugements qui m’entourent, les regards interrogateurs, les attentes des autres qui peuvent déborder sur moi. Tous ces éléments potentiellement perturbateurs qui flottent dans l’air de chaque piscine ces jours de compétition.
16h01, Il faut y aller
C’est le top officiel de ma série. Je pars avec un cœur rapide, ce stress, toujours difficile à évacuer, mais qui je sais disparaît aussitôt mes voies aériennes immergées. Une fois sous l’eau plus rien ni personne n’existe. Je sens mon cœur ralentir à chaque mouvement et se poser sur un rythme de croisière après mon premier virage. Je laisse mon corps nager et je me plais à glisser dans ma nouvelle combinaison Salvimar, merci Patrick ;-), du vrai bonheur! L’envie de respirer arrive tôt, le classique des no-warm up, je l’accepte et m’installe dedans. Aujourd’hui, maintenant, tout de suite, ce qui me motive c’est d’avancer, de me sentir aller vite. Je ne traîne pas entre chaque mouvement, sans pour autant me griller. Je laisse les mouvements s’enchaîner sans faire attention à ma rythmique de nage. Je me concentre sur mes sensations, mon ressenti, je reste alerte. Les mètres défilent et je tourne aux 125m. La perception commence à se modifier et la fin de la performance approche. Auto suggestion en place depuis une quarantaine de mètres, je décide de sortir dans cette zone où j’ai pied.
16h04, il faut sortir
Cela fait 2 min 20 que je nage et il est temps de mettre un terme à cette privation d’oxygène pour mon corps. Je sors, debout, regarde mes juges, fait mon signe OK, respire, inspire, expire, pas suffisamment visiblement, je sens ma tête faire 2 vas et viens puis cela cesse, je sens l’oxygène passer, et je quitte peu à peu ce cocon hypoxique qui s’était installé. La sortie est validée et je suis content d’être sorti sur une zone où j’avais pied. J’avais visualisé ceci auparavant, choix judicieux. Il faut que je fasse attention à mes respirations de sorties, qui sont largement perfectibles. Cela devient indispensable si je veux pouvoir continuer à me balader dans ce terrain de jeu.
Bilan
Ravi d’avoir pu atteindre mon objectif : une qualification en brasse pour les Frances. Au PPA, toute l’équipe a validé ses performances et nous faisons 2 podiums, magnifique.
Tout cela est de bon augure pour la suite, je retourne à l’entraînement en remerciant mon staff perso : Zoée, Marc et Marion et le staff compétition pour l’organisation !
Top article, comme d’habitude. C’est super de lire au sujet de tes sensations à chaud.
Et bien je partage avec plaisir ! Merci
Bravo à toi Romain !
Merci Mman 😉