Timothy Gallwey ou les origines du coaching mental

Introduction

Un ami tennisman m’a parlé de ce gars, Timothy Gallwey. Depuis, je me suis intéressé à la dimension mentale dans le sport et même dans la vie de tous les jours. Comment rester motivé et ne jamais abandonner ? Encore une fois, facile à dire, tout le monde en parle et voici quelques clefs.

The Inner Game

Cet article reprend essentiellement les propos de Brian Johnson dans sa vidéo résumée du célèbre livre The Inner Game de Timothy agrémenté de mon expérience.

The inner game correspond à l’un des deux jeux qui se déroulent dans chaque action / sport / pratique / travail. Il y a le jeu extérieur et le jeu intérieur. Le jeu extérieur correspond à tout ce qui est visible, la tenue du sportif, le score, le terrain. Le jeu intérieur quant à lui s’intéresse à la dimension mentale qu’il y a derrière chaque geste ou action. Sachant que le jeu extérieur est guidé par le jeu intérieur, Timothy nous incite à nous intéresser à ce jeu intérieur trop souvent délaissé.

1 – Self one + self two : moi conscient VS moi inconscient

Timothy et Brian, nous expliquent dans un premier temps que nous avons deux « moi » : le « moi » conscient et le « moi inconscient ».

Le « moi conscient » est celui sur lequel nous agissons en permanence. Lorsqu’à l’entraînement le coach vous dit « attention à la position de tes mains », vous corrigez la position grâce au « moi conscient ». Le fait est qu’il est difficile de corriger plusieurs points en même temps dans l’exécution d’un geste. Notre « moi conscient » pourrait être comparé à la taille d’un post-it. Il faut donc que le point de travail soit simple, concis, précis et clair.

Le « moi inconscient » quant à lui est beaucoup plus subtil. C’est lui qui agit dans de multiples actions inconscientes, par exemple, on « sait » marcher. Plus besoin de réfléchir à comment le pied doit être positionné. De plus, en même temps que l’on marche, on respire et l’on est capable de mener une conversation. Il est géant ce « moi inconscient ». Il gère tout en même temps sans que l’on s’en occupe et il le fait bien en plus. On peut le comparer à un super calculateur de la NASA. Le problème est que l’on ne lui fait pas assez confiance. En sport par exemple, on cherche toujours à contrôler le geste alors qu’il est bien plus simple de laisser faire le corps.

En résumé, on apprend le geste point par point grâce au « moi conscient », exercice par exercice. Une fois fait, on peut laisser le « moi inconscient » dérouler ce geste, notamment en match ou en compétition. Laisser faire, aura pour effet de calmer notre mental qui sans cesse cherche à corriger tel ou tel point.

Pour gagner le « inner game », il faut faire confiance au « moi inconscient » ! Comment peut-on arriver à cela ? En calmant notre « moi conscient », c’est le point suivant.

2 – Quiet : Calmer le mental

Qu’est ce qui fait que notre mental s’active en permanence ? Nous ne cessons de nous juger ! « J’ai raté telle passe, et puis là mon appui était mauvais, je respire mal ». Cette approche n’est pas la bonne pour calmer le mental et pour aborder la performance et le geste parfait.

Timothy propose une autre méthode :

Au tennis, je met la balle dans le filet : c’est une donnée neutre. Elle n’est ni bonne, ni mauvaise. Ok, la balle est dans le filet, je dois frapper la balle plus haut. Point. Pas de jugement de qualité, de constat d’échec ou autre analyse négative du genre.

Il faut vous fixer de nouvelles règles, ou l’on ne juge pas mais ou l’on constate les choses de manières objective :

  • Le geste est excellent : félicitez vous « c’est énorme, c’est génial ! » Tous les superlatifs sont autorisés!
  • Le geste est bon : Ok c’est bien !
  • Le geste est raté : « Je dois travailler » Pensez rapidement à quoi le geste parfait aurait du ressembler et passez à la suite.

C’est le principe du rechargement. On recommence sans juger le coup précédent.

3 – Act the part : Luke je suis ton père !

Vous avez toujours rêvé d’être un jedi ? Et bien allons y ! Ok je dérape un peu, mais pas tant que ça vous allez voir.

Imaginez qu’un réalisateur de film vienne vous voir pour jouer le rôle d’un grand nageur. On vous demande donc d’agir en tant que tel. Vous prenez votre plus beau profil et en avant. Vous êtes nageur de haut niveau dans la chambre d’appel d’une course importante. Vous avez votre casque sur les oreilles, le peignoir de l’équipe nationale, on vous appelle au micro, vous saluez le public, vous vous présentez au plot de départ. Ne vous inquiétez pas, on ne filmera pas le plongeon ni la nage qui suivrait c’est le rôle de votre doublure. On filme ce qu’il y a avant, la phase ou vous êtes 100% confiant et vous n’avez aucun doute.

Incarnez les qualités demandées aux meilleurs et vous ne serez plus dans le « moi conscient ». Agissez comme si vous étiez le meilleur et vous attirerez le meilleur pour vous et autour de vous.

4 – Challenges : la clef de la motivation !

Prenons un surfeur qui choisit une vague. Il est excité par le challenge que cela représente pour lui.  Ce challenge est une opportunité pour lui de démontrer ses compétences. Que ce soit pour lui ou pour les autres. Toute l’intelligence du surfeur est dans le choix de la vague à prendre. Il ne va pas prendre une vague trop petite, il ne prendra pas une trop grosse non plus. C’est dans la vague qui correspondra à son niveau actuel que le surfeur s’accomplira le plus, il rentrera dans ce que les américains appellent le « flow ».

Le schéma ci-dessus représente exactement le sujet abordé. Vous devrez afin de rester dans le Flow trouver en permanence le challenge qui correspond à vos compétences du moment. Sans quoi, vous vous ennuyez si le challenge est trop facile ou vous êtes anxieux si il est trop élevé pour votre niveau actuel.

Les challenges sont superbes et sont indispensables ! Ils permettent de rester motivés si ils sont bien dosés. Également la  compétition (quelle que soit sa forme) permet de donner le meilleur de soit-même à un instant T, c’est donc aussi un bon outil pour rester dans le Flow.

5 – Don’t fight : mauvaise habitude ?

Le dernier point est plus subtil pour Timothy. En résumé, il expose le fait qu’il n’y a pas de mauvaises habitudes, il n’y en a que des nouvelles. Il fait le lien avec l’éternel « c’était mieux avant ». En effet, si l’on ne créé pas de nouvelles habitudes, le sport, le geste, la pratique de votre activité n’évoluera pas. Hors le temps en est la preuve, tout évolue. N’ayez pas peur d’adapter la technique d’un geste à votre style, à vos capacités !

Conclusion : Il faut tester maintenant

Nous avons vu cinq points clef pour avancer vers une victoire du jeu intérieur et j’espère que cela va vous aider. Je vais terminer cet article par le partage d’une expérience personnelle issue d’une des techniques de Timothy dont mon ami Benoît Groult s’est inspiré pour me faire mon premier cours de tennis. La vidéo ci-dessous est l’exemple ultime qui démontre que le « moi inconscient » est surpuissant alors qu’on le sous estime sans cesse.

Lors de ce premier cours de tennis, mon coach m’a demandé comme le fait Timothy dans cette vidéo de me concentrer sur le rebond de la balle et sur le moment de frappe. Lors de ces deux moments, je prononce un mot, ce qui focalise mon attention sur ces deux instants uniquement et sur rien d’autre. De ce fait, je n’ai pas le temps de juger mon placement de jambes ou de bras. J’observe juste la balle que je frappe à chaque échange. Ce cours de tennis a été révélateur pour moi dans la prise de conscience de mon super calculateur interne.

Je vous laisse avec la vidéo et à vos essais !

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