Compétition apnée piscine FFESSM – Massy – DYN

Compétition départementale de Massy samedi 12 Mars 2016
Il y avait bien longtemps que je n’avais pas posté un gros pavé, et bien le voilà alors j’espère que vous êtes prêts.
Cette compétition arrivait dans un contexte un peu particulier. En effet, depuis Chartres 2015, j’ai été découvrir l’apnée profonde dans tous ses aspects et je n’ai repris l’entraînement piscine qu’en novembre. L’objectif principal était de préparer Annecy (fin janvier 2016), une belle manche de coupe de France chez mes amis Stéphane et Marion.

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Back to the future

Pour cette préparation je me suis imposé 3 mois de rigueur dans ma préparation. Je ne me suis pas rendu compte que je m’éloignais petit à petit du plaisir de nager sous l’eau car je m’étais donné pour objectif l’obtention d’une qualification pour Chartres 2016 (les championnats de France FFESSM). Le jour venu de la compétition, je fut tellement axé sur l’objectif et non sur mon ressenti que le corps m’a renvoyé dans mes chaussettes et c’est le juge qui m’aide à sortir de mon apnée statique qui avait trop duré. Moi qui était venu me qualifier en DNF, c’est un peu raté. Cet événement a été des plus marquants et ce fut le moment idéal pour un retournement mental.
Depuis, je reviens sur de l’entraînement instinctif, mon coach Laurent m’en parle depuis plus d’un an, mais j’ai eu besoin de me prendre ce mur pour m’en rendre compte.

Ce qui est excellent dans cette adaptation de mon entraînement ce sont les résultats instantanés issus de ce retour aux sources.
Voici un exemple de séance d’apnée à sec que je pratiquais sur rameur hypoxique :

  • 1min apnée / recup
  • 1min15 apnée / récup
  • et +15sec à chaque tour

Je monte comme ça jusqu’à 2min environ et je fais un max. Dans ma forme de Décembre je monte à 2min30 environ quand je suis en forme.
Classique me direz vous.

Suite à mon repositionnement, voici ce que donne la même séance à l’instinct et au ressenti :

  • Je pars sur une première apnée et me met à la recherche d’un déclencheur interne. Une montée de chaleur qui vient des jambes survient à 55sec et je m’arrête. Je décide de rester connecté à cette sensation sur le reste de la séance.
  • A chaque nouvelle apnée connecté sur cette sensation, je me rend compte que le chrono est systématiquement 5sec en dessous de ce à quoi je me force à chaque fois. C’est à dire 55sec là où je faisais 1min, 1min10 là ou je faisais 1min15, etc.
  • Arrivé à 1min55 j’envoie un max, et je sors 2min45 tranquillement.

Je ne tire pas de conclusions trop rapides de ce genre de comparaison puisqu’une séance n’égale jamais une autre, mais malgré tout, le travail à l’instinct est d’une plus confortable et de deux me motive plus à sortir une perf en fin de séance.

Suite à ce faux bond d’Annecy, un seul mot d’ordre : SIMPLIFIER. J’ai trop passé mon temps à calculer, réfléchir, optimiser mon approche de ce sport si beau, retour à des choses simples, que ce soit en entraînement, en nutrition, et autre. Je dépose un peu mon coté ingénieur. J’ai même repris l’escalade et fait une initiation au tennis grâce à Benoît et à son approche à la Timothy Gallwey que j’adore et que j’applique. La découverte de nouvelles sensations dans le sport est un excellent “booster” !

Depuis je suis donc passé ou re passé dans un état d’esprit plus sain.

Je fais un passage furtif à Melun ou j’expérimente les minis compétitions du soir, au top ! Je renoue avec la positivité et les perfs validées avec un 4min30 en statique.

Here we are

Je me présente donc à Massy sans pression puisque c’est une compétition départementale et donc non qualificative pour les championnats de France. C’est exactement ce qu’il me faut à ce moment là.

Je me déplace à Massy en charmante compagnie (merci Marion) et dans un superbe état d’esprit.
Le timing est parfait, nous validons l’enregistrement 5min avant la fin, le sommeil a été maximisé

Je suis inscrit au dynamique avec palmes uniquement afin de profiter pleinement de ce beau bassin de 50m. Durant la première partie, je coache Arnaud qui fait sa première apparition sur le circuit compétition et qui valide un superbe 4min, ça démarre bien !

Vient le moment de ma préparation. Avec Laurent nous discutons beaucoup de cette phase de prépa au no warm up (performance faite sans échauffement dans l’eau). Doit on effectuer des apnées à sec préparatoires ou non ? Samedi ce fut un mixte de quelques apnées hypercapniques et de sessions de relaxation, merci Marion encore

Le dynamique

C’est le moment de la perf, je me présente en ligne d’eau numéro 8, la seule en plein soleil au près des baies vitrées, le top du top
Mise à l’eau, j’ai pied, tant mieux c’est toujours plus pratique pour se ventiler avant de partir. Je suis bien dans mes baskets, ou plutôt dans ma monopalme.
Je prends une dernière inspiration, mes 4 carpes habituelles qui correspondent à mon nouveau lestage de 4kg avec la Fluyd de Salvimar et c’est parti.
Le début de la perf est souvent le même et je suis dans les clous aujourd’hui, en gros il ne se passe pas grand chose au niveau sensoriel, je prend juste garde à ne pas nager trop vite car j’ai remarqué que je prenais plus mon pied quand j’allais plus lentement.
L’envie de respirer apparaît assez tôt, une prémisse vers 45 m, puis une installation vers 70m. Mon lestage est bon, je n’ai pas trop coulé et je ne prends presque pas de pente au retour (le bassin descend à l’aller et monte au retour). Je reste sur ma nage et laisse venir le 100m. Je vire et repars, l’envie de respirer est forte et le nombre de raisons qui pourraient me faire sortir ici frise avec l’infini. Je continue sachant que 125m est une distance que je répète souvent ces derniers temps, m’y voila, l’envie de sortir est présente mais moi aussi je suis présent et je continue. Je passe en autosuggestion (ou suis-je, que suis-je en train de faire ?), les réponses sont nettes et précises, je continue. Je sens que mon corps accélère à partir de 100m mais je ne me formalise pas. Le mur se rapproche, le T se présente à moi et malgré un doute de dernière seconde, je décide de toucher et de sortir, car je suis en territoire inconnu depuis 10m. J’effectue un protocole de sortie sans ambiguïté et sans me sentir limite. Je sors de l’eau et la joie éclate. Je n’ai jamais atteins une telle distance, me voilà à 150m et avec le sourire, c’est tout simplement génial ! Marion est présente à la sortie et c’est une belle accolade de congratulations !
Ça fait vraiment du bien après cette période en demi-teinte.

Le mot de la fin

Cette expérience confirme de nouveau que plus on attend de sortir une performance et moins cela a de chances de se produire. Cela est encore plus vrai si l’on réagit moyennement bien à la pression ce qui semble être mon cas. Donc désormais objectif : plus de pression, juste du plaisir et ce qui doit arriver arrivera (facile à dire me direz vous, je suis d’accord)
En tout cas merci à tous ceux qui me soutiennent, l’entraînement et la patience payent !
Merci à l’hippocampe pour cette superbe compétition qui était au top !

Merci d’avoir lu jusque là, si vous vous retrouvez dans certains aspects n’hésitez pas à engager la discussion

A bientôt pour de nouvelles aventures

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